Statuant le rapport d'Amnesty, une députée américaine appelle à défendre les droits humains des Palestiniens

Statuant le rapport d'Amnesty, une députée américaine appelle à défendre les droits humains des Palestiniens

La membre du Congrès américain Cori Bush a appelé à défendre les droits humains des Palestiniens.

Commentant le rapport d’Amnesty international qui a accusé Israël d'être un régime d'apartheid et a appelé les Nations Unies à assurer la protection du peuple palestinien, Bush a écrit sur Twitter : « Amnesty est la dernière organisation de défense des droits de l'homme à tirer la sonnette d'alarme sur le crime d'apartheid d'Israël contre les Palestiniens. »

Elle a ajouté : « Nous devons mettre fin au soutien des contribuables américains à cette violence et défendre les droits de l'homme et la libération des Palestiniens, y compris en passant le projet de loi « HR 2590 » de la députée, Betty McCollum ».

La députée McCollum (DFL-Minn.) a présenté la loi sur la défense des droits humains des enfants et des familles palestiniens vivant sous l'occupation militaire israélienne (HR 2590) pour interdire à Israël d'utiliser l'argent des contribuables américains pour la détention, les abus ou les mauvais traitements par l'armée des enfants palestiniens détenus par l'armée israélienne ; soutenir la saisie et la destruction de biens et de maisons palestiniens en violation du droit international humanitaire ; ou sur tout soutien ou assistance à l'annexion unilatérale par Israël du territoire palestinien en violation du droit international humanitaire.

McCollum a commenté aussi le rapport d’Amnesty en disant : « Un nouveau rapport d’Amnesty déclare que le « système de domination cruel » d’Israël traite le peuple palestinien comme un « groupe racial inférieur ». Le Congrès ne peut plus ignorer ou excuser l'occupation et le système d'oppression d'Israël. »

Avant-hier, l’organisation internationale « Amnesty » a publié un rapport, dans lequel, elle a dit que les autorités israéliennes doivent être tenues responsables d'avoir commis le crime d'apartheid contre les Palestiniens.

L'enquête détaille comment Israël applique un système d'oppression et de domination contre le peuple palestinien partout où il contrôle ses droits. Cela comprend les Palestiniens vivant en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés (TPO), ainsi que les réfugiés déplacés dans d'autres pays.

Le rapport complet, L'apartheid d'Israël contre les Palestiniens : système cruel de domination et crime contre l'humanité, explique comment les saisies massives de terres et de biens palestiniens, les exécutions illégales, les transferts forcés, les restrictions drastiques de mouvement et le déni de nationalité et de citoyenneté aux Palestiniens sont tous composantes d'un système qui équivaut à l'apartheid au regard du droit international. Ce système est maintenu par des violations qui, selon Amnesty International, constituent l'apartheid en tant que crime contre l'humanité, tel que défini dans le Statut de Rome et la Convention sur l'apartheid.

Amnesty International demande à la Cour pénale internationale (CPI) d'examiner le crime d'apartheid dans son enquête en cours dans les TPO et appelle tous les États à exercer leur compétence universelle pour traduire en justice les auteurs de crimes d'apartheid.

« Il n'y a aucune justification possible pour un système construit autour de l'oppression raciste institutionnalisée et prolongée de millions de personnes. L'apartheid n'a pas sa place dans notre monde, et les États qui choisissent de faire la part d'Israël se retrouveront du mauvais côté de l'histoire. Les gouvernements qui continuent à fournir des armes à Israël et à le soustraire à toute responsabilité à l'ONU soutiennent un système d'apartheid, minent l'ordre juridique international et exacerbent les souffrances du peuple palestinien. La communauté internationale doit faire face à la réalité de l'apartheid israélien et poursuivre les nombreuses voies de justice qui restent honteusement inexplorées.

Les conclusions d'Amnesty International s'appuient sur un nombre croissant de travaux d'ONG palestiniennes, israéliennes et internationales, qui appliquent de plus en plus le cadre de l'apartheid à la situation en Israël et/ou dans les TPO.

Amnesty International a documenté des actes interdits par la Convention sur l'apartheid et le Statut de Rome dans toutes les zones contrôlées par Israël, bien qu'ils se produisent plus fréquemment et plus violemment dans les TPO qu'en Israël. Les autorités israéliennes adoptent de multiples mesures pour priver délibérément les Palestiniens de leurs droits et libertés fondamentaux, notamment des restrictions de mouvement draconiennes dans les TPO, un sous-investissement discriminatoire chronique dans les communautés palestiniennes en Israël et le déni du droit au retour des réfugiés. Le rapport documente également les transferts forcés, la détention administrative, la torture et les homicides illégaux, à la fois en Israël et dans les TPO.

Amnesty International a constaté que ces actes font partie d'une attaque systématique et généralisée dirigée contre la population palestinienne et sont commis dans l'intention de maintenir le système d'oppression et de domination. Ils constituent donc le crime contre l'humanité de l'apartheid.

Le meurtre illégal de manifestants palestiniens est peut-être l'illustration la plus claire de la façon dont les autorités israéliennes utilisent des actes interdits pour maintenir le statu quo. En 2018, les Palestiniens de Gaza ont commencé à organiser des manifestations hebdomadaires le long de la frontière avec Israël, appelant au droit au retour des réfugiés et à la fin du blocus. Avant même que les manifestations ne commencent, de hauts responsables israéliens ont averti que les Palestiniens s'approchant du mur seraient abattus. Fin 2019, les forces israéliennes avaient tué 214 civils, dont 46 enfants.

Le rapport d'Amnesty International montre que les gouvernements israéliens successifs ont considéré les Palestiniens comme une menace démographique et ont imposé des mesures pour contrôler et réduire leur présence et leur accès à la terre en Israël et dans les TPO. Ces objectifs démographiques sont bien illustrés par les plans officiels visant à « judaïser » des zones d'Israël et de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, qui continuent d'exposer des milliers de Palestiniens au risque de transfert forcé.

Amnesty International démontre que les autorités israéliennes traitent les Palestiniens comme un groupe racial inférieur défini par leur statut non juif et arabe. Cette discrimination raciale est cimentée dans les lois qui affectent les Palestiniens à travers Israël et les TPO.

Par exemple, les citoyens palestiniens d'Israël se voient refuser une nationalité, établissant une différenciation juridique avec les Israéliens juifs. En Cisjordanie et à Gaza, où Israël contrôle le registre de la population depuis 1967, les Palestiniens n'ont pas de citoyenneté et la plupart sont considérés comme apatrides, nécessitant des cartes d'identité de l'armée israélienne pour vivre et travailler dans les territoires.

Les réfugiés palestiniens et leurs descendants, qui ont été déplacés lors des conflits de 1947-49 et de 1967, continuent de se voir refuser le droit de retourner dans leurs anciens lieux de résidence. L'exclusion des réfugiés par Israël est une violation flagrante du droit international qui a laissé des millions de personnes dans un vide perpétuel de déplacement forcé.

Les Palestiniens de Jérusalem-Est annexée se voient accorder la résidence permanente au lieu de la citoyenneté – bien que ce statut ne soit permanent que de nom. Depuis 1967, plus de 14 000 Palestiniens ont vu leur résidence révoquée à la discrétion du ministère de l'Intérieur, entraînant leur transfert forcé hors de la ville.

Le rapport documente comment les Palestiniens sont effectivement empêchés de louer sur 80% des terres de l'État d'Israël, en raison de saisies de terres racistes et d'un réseau de lois discriminatoires sur l'attribution des terres, la planification et le zonage.

La situation dans la région du Néguev/Naqab au sud d’Israël est un excellent exemple de la façon dont les politiques de planification et de construction d’Israël excluent intentionnellement les Palestiniens. Depuis 1948, les autorités israéliennes ont adopté diverses politiques pour « judaïser » le Néguev/Naqab, notamment en désignant de vastes zones comme réserves naturelles ou zones de tir militaires, et en fixant des objectifs pour augmenter la population juive. Cela a eu des conséquences dévastatrices pour les dizaines de milliers de Bédouins palestiniens qui vivent dans la région.

Comme dans le Néguev/Naqab, les Palestiniens de Jérusalem-Est et de la zone C des TPO vivent sous contrôle israélien total. Les autorités refusent les permis de construire aux Palestiniens dans ces zones, les forçant à construire des structures illégales qui sont démolies encore et encore.

Les quartiers palestiniens de Jérusalem-Est sont fréquemment la cible d'organisations de colons qui, avec le soutien total du gouvernement israélien, s'efforcent de déplacer des familles palestiniennes et de remettre leurs maisons aux colons. L'un de ces quartiers, Sheikh Jarrah, a été le théâtre de fréquentes manifestations depuis mai 2021 alors que les familles se battent pour garder leurs maisons sous la menace d'un procès des colons.

Depuis le milieu des années 1990, les autorités israéliennes ont imposé des restrictions de mouvement de plus en plus strictes aux Palestiniens dans les TPO. Un réseau de points de contrôle militaires, de barrages routiers, de clôtures et d'autres structures contrôle la circulation des Palestiniens au sein des TPO et limite leurs déplacements en Israël ou à l'étranger.

Amnesty International a examiné chacune des justifications sécuritaires qu'Israël cite comme fondement de son traitement des Palestiniens. Le rapport montre que, bien que certaines des politiques d'Israël aient pu être conçues pour atteindre des objectifs de sécurité légitimes, elles ont été mises en œuvre d'une manière grossièrement disproportionnée et discriminatoire qui ne respecte pas le droit international. D'autres politiques n'ont absolument aucune base raisonnable en matière de sécurité et sont clairement façonnées par l'intention d'opprimer et de dominer.

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