L’organisation israélienne des droits humains « B’Tselem » a dit qu’Israël commet des crimes de guerre dans la bande de Gaza, confirmant que l’enclave assiégé témoigne des destructions et meurtres par Israël jamais vu depuis 2014.
B’Tselem a révélé, selon le ministère palestinien de la Santé, que depuis le début de l'attaque israélienne contre Gaza le 10 mai 2021 jusqu'au 15 mai 2021 à midi, 139 Palestiniens - dont 39 mineurs et 22 femmes - ont été tués dans la bande de Gaza, et environ 1000 autres ont été blessés. Dans certains cas, des familles entières ont été anéanties après qu'Israël a bombardé leurs maisons.
L’organisation a ajouté qu’en Cisjordanie, les forces d’occupation israéliennes ont tué 14 Palestiniens entre le 11 et le 14 mai 2021, dont un mineur. Un autre Palestinien a été tué, soit par les forces de sécurité israéliennes, soit par un colon. Les circonstances de sa mort font l'objet d'une enquête.
Les Palestiniens vivants partout où règne l'apartheid israélien - la bande de Gaza, la Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est) et à l'intérieur de la Ligne verte - sont soumis à une ampleur presque sans précédent de meurtres, de destructions, de violence et d'intimidation.
Depuis l’agression israélienne contre Gaza, Israël a bombardé des centres de population civile et des bâtiments résidentiels, y compris des gratte-ciels abritant des dizaines de familles. L'ONU estime que plus de 10 000 Palestiniens ont quitté leurs maisons et ont cherché refuge dans 29 écoles de l'UNRWA. Israël aurait causé d’énormes dégâts aux entreprises, aux infrastructures d’électricité et d’eau, aux routes et aux terres agricoles. Trois hôpitaux auraient été endommagés : l'hôpital de Beit Hanoun, l'hôpital indonésien et le centre médical Hala a-Shawa (actuellement hors service).
Les frappes aériennes israéliennes visent l'un des endroits les plus densément peuplés du monde, déjà en proie à une crise humanitaire causée, en partie, par 14 ans de blocus israélien imposé à ses quelque deux millions d'habitants. La plupart des habitants de Gaza vivent dans une pauvreté abjecte et des conditions inhumaines. La crise a été exacerbée par la pandémie de coronavirus, qui continue de faire rage dans la bande de Gaza et en Cisjordanie alors qu'Israël refuse de fournir des vaccins aux habitants.
Les civils assiégés de Gaza n’ont nulle part où se cacher des frappes. Des dizaines de milliers de familles ne peuvent pas se protéger. Israël se vante à maintes reprises de prendre soin de protéger la vie des civils et affirme que toutes ses actions sont licites. Par exemple, concernant le bombardement de gratte-ciel résidentiels, Israël a affirmé qu'ils étaient vides car il avait averti les occupants avant l'attaque. Cette affirmation ignore le fait que les bâtiments en question ne peuvent pas être considérés comme des cibles militaires légitimes, à la fois parce qu'ils sont habités par des civils et parce que leur destruction ne donne à Israël aucun avantage militaire. Le ciblage de biens civils est interdit et constitue un crime de guerre.
Les centaines de bombes qu'Israël se vante de pleuvoir sur Gaza ne font, horriblement, pas partie d'une nouvelle politique. Israël bombarde la bande de Gaza de temps en temps, à des degrés divers d'intensité, tuant des gens et endommageant les biens et infrastructures civils. Israël a également réussi à blanchir ses actions avec des mécanismes qu'il a mis en place pour protéger les décideurs de toute responsabilité, ainsi que ceux qui approuvent et mettent en œuvre ces politiques.
Dans les circonstances actuelles, Israël ne montre aucun signe de changement de politique. B’Tselem réaffirme que le Procureur de la Cour pénale internationale à La Haye a déjà ouvert une enquête sur les actions d’Israël, y compris les crimes de guerre présumés commis pendant les combats de 2014. Israël applique désormais exactement la même politique que celle que la CPI examine. Bien que bienvenue, l'enquête, qui sera prolongée, ne suffit pas. La violence doit cesser maintenant. C’est pourquoi la communauté internationale doit intervenir immédiatement et utiliser son influence pour forcer Israël à modifier sa politique, avant de faire encore plus de victimes.
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