La décision israélienne fin janvier de mettre fin à une mission internationale d’observateurs basée à Hébron en Cisjordanie, a été regrettée mercredi par l’ensemble du Conseil de sécurité à l’exception notable des Etats-Unis, selon des diplomates.
Lors d’une réunion à huis clos, Washington a abordé le sujet d’un point de vue légaliste en soulignant que les deux parties – Israéliens et Palestiniens – étaient en droit de ne pas renouveler le mandat de cette mission qui vient à expiration tous les six mois.
A contrario, le Koweït et l’Indonésie, membres non permanents du Conseil de sécurité, ont souligné qu’Israël, garant de la sécurité dans les Territoires palestiniens, n’avait pas le droit de mettre fin à la mission, selon un diplomate.
Autour de la table du Conseil, nombreux ont été les membres à regretter la décision israélienne, notamment les Européens (Belgique, Allemagne, Royaume-Uni…), mais aussi la Russie et la Chine.
« Il y a presque eu unanimité sur l’inquiétude » que provoque la décision israélienne, a indiqué à des journalistes le président en exercice du Conseil, l’ambassadeur de Guinée équatoriale, Anatolio Ndong Mba.
La réunion assez longue s’est achevée par la seule décision, sur suggestion britannique, de demander au président du Conseil d’approcher les deux parties pour leur transmettre la « tonalité » de la rencontre et « recueillir » leur point de vue.
Les Etats-Unis ont demandé à ce que le « Conseil de sécurité soit clair dans son message », a rapporté une source diplomatique.
« Ça ne va pas très loin » et « c’est un constat d’impuissance terrible pour le Conseil », a estimé un diplomate sous couvert d’anonymat.
Proposé par le Koweït et l’Indonésie, un projet de déclaration du Conseil, déplorant la décision israélienne et appelant au calme, a circulé mais a été rejeté dans l’après-midi par les Etats-Unis, selon un autre diplomate.
Le Royaume-Uni a aussi relancé la question d’un voyage du Conseil de sécurité au Proche-Orient, une proposition soutenue par l’Indonésie, l’Afrique du Sud ou l’Allemagne. Mais là également, sans consensus avec les Etats-Unis, un tel projet risque de ne pas voir le jour à court terme.
Les tensions restent vives à Hébron entre Israéliens et Palestiniens. La Présence internationale temporaire à Hébron (TIPH) était déployée dans cette ville en vertu d’un accord israélo-palestinien, conclu après le massacre en février 1994 par un Israélien de 29 Palestiniens priant dans le Caveau des Patriarches, lieu saint pour les juifs et les musulmans.
La TIPH comprenait une soixantaine d’observateurs de nationalité danoise, norvégienne, suédoise, italienne, suisse et turque.